Publié dans Editorial

Cinquante ans, jour pour jour !

Publié le mardi, 11 février 2025

11 février 1975 – 11 février 2025, un demi-siècle jour pour jour, date pour date !

Le mardi 11 février 1975, le colonel Richard Ratsimandrava, Chef d’Etat et de Gouvernement tomba sous les balles des « ennemis de la Nation » (Fahavalom-pirenena) à Ambohijatovo – Ambony en début de soirée.

Nous sommes encore dans la rubrique des Mémoires, de la Commémoration. Des dates difficiles à oublier, difficiles à effacer et difficiles à ignorer. Pour la simple raison que du sang a coulé ! Samedi 7 février 2009, mardi 11 février 1975 et dans moins de deux mois, 29 mars 1947. 

11 février 2025, une cérémonie sobre mais digne d’un Chef d’Etat abattu de sang-froid a eu lieu à Ambohijatovo – Ambony, lieu du crime, en mémoire d’un authentique patriote. 

Beaucoup d’encre a coulé !  Et le sujet continue de défrayer la chronique sans que personne ne puisse faire  avancer davantage la lumière. L’ « affaire Ratsimandrava » demeure, un demi-siècle après, entourée du compact écran nébuleux. Ecartelé entre le devoir de mémoire que certains tentent d’entreprendre et la volonté farouche par d’autres de ranger cet odieux assassinat dans les tiroirs fermés à double tour, le pays semble être l’ombre de lui-même.  On tue sans que personne n’ait pas le droit d’en définir l’identité exacte de l’auteur du crime !

D’après la législation reconnue dans plusieurs Etats, le délai de cinquante ans suffit à briser le silence. Les dossiers classés « Secret défense » peuvent être consultés à partir de ce délai de rigueur. Normalement, les chercheurs ou historiens attitrés ou même la famille proche de la victime seront autorisés à consulter les dossiers y afférents. Sauf que pour le cas de Madagasikara, cette disposition valable dans plusieurs pays ne serait-elle applicable au pays ? Quoi qu’on dise, il s’agissait d’un crime politique, d’un assassinat d’ordre politique, le pays a le droit, un jour ou l’autre, d’en savoir le ou les mobiles, le ou les commanditaires !

Dans tous les cas de figure, certaine analyse parait être pertinente afin d’y apporter de la lumière. Car, avant tout il faudrait éclaircir le pourtour. En 1975, la Grande île fut plongée dans une ambiance délétère de crise à base ethnique entre côtiers et Ambaniandro (Merina). Les évènements de mai 72, partis d’Antananarivo, qui avaient conduit à la chute du régime PSD, issu de l’élite côtière, entretenaient une sourde mésentente. La crise latente se faisait sentir au sein du Gouvernement Ramanantsoa qui lui aussi étant issu des hauts-plateaux. Des voix s’élevaient réclamant le « retour » du pouvoir aux côtiers. D’autant que le Général Ramanantsoa, pour résoudre la crise, nommait un autre Ambaniandro à sa place au détriment d’un côtier, membre du Gouvernement. Normal si la situation atteignait son paroxysme aboutissant au triste assassinat d’Ambohijatovo – Ambony.

Madagasikara doit formellement oser voir en face la réalité. Cette crise à base ethnique existe toujours. Des séances de concertation nationale axée sur la vérité et la réconciliation doivent avoir lieu une bonne fois pour toute. Les Sud- Africains, noirs et blancs, victimes de ségrégation raciale, ont su briser le tabou. Feu Professeur Zafy n’a eu de cesse de réclamer, de son vivant, la réconciliation nationale. Le seul moyen efficace afin de « guérir » cette plaie qui datait d’ailleurs depuis l’époque royale.  

Ndrianaivo

 

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Editorial

  • Sous-pression !
    Soixante jours ! Telle est la durée de la consigne (militaire) donnée au Gouvernement nouvellement installé par le Chef de l’Etat, le colonel Michaël Randrianirina, assurément avec le consentement des quatre officiers supérieurs avec rang de Président, Hauts conseillers de la République, le colonel Lucien Rabearimanana, le médecin – colonel Manantenasoa Marcellin Zafitasondry Manuelson, le colonel Solofoniaina Rampanarivo et le lieutenant - colonel Gervais Andriamiarisoa. Aujourd’hui, on entame les trente derniers jours. Dans l’Armée, « on obéit d’abord, on discute après ». Et Dieu seul le sait si on aura le temps de discuter après ! Sous la menace de l’épée de Damoclès, sur leur tête, les ministres risquent fort de travailler et d’agir sous pression. Pour un membre de Gouvernement nouvellement nommé, qu’est-ce qu’on peut réaliser en soixante jours ? La tradition républicaine universellement admise, du moins dans les pays ayant un solide ancrage de la démocratie, on se…

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